Salut Henri !

Il y a quelques semaines, nous avons reçu ce petit mail :

"Salut, Juste pour vous féliciter pour votre émission d'hier soir. C'est la 1ère fois que j'écoutais la Nuit noire et c'était super bien, j'ai pas décroché :)
Ciao, Henri"

Merci Henri. Lors de cette Nuit Noire "Fuckin' Bad Trip", le ton était donné par Max, venu avec quelques galettes impulser cette envie(s) de rien(s) qui fait les circonstances. Nuit Noire n'est qu'une circonstance.

Du reste, il nous est difficile de dater la première Nuit Noire. Les versions divergent. Pour les uns, c'est en octobre 2003, juste après la Nuit Blanche, manifestation prétendue culturelle organisée par la Mairie de Paris, qu'elle a eu lieu. Pour d'autres, c'est au soir du 29 mars 2004 que s'est opérée la première retransmission. C'est un fait, la première affichée signée Frédéric Bons, alias Monsieur Frédéric, et dédiée aux Nuits Noires, a été réalisée pour cette session. La première Nuit Noire officielle pourrait donc être celle-ci.

Il faut préciser que de nombreuses sessions dites "punk" (et n'ayant rien de punk) avaient déjà eu lieu auparavant. Pour rappel, les programmes nocturnes de Radio Libertaire étaient alors assurés par des cassettes. Et c'est à la fonction auto-reverse que nous nous remettions. Mais, capricieuse, comme le sont parfois les fonctions, il lui arrivait de transformer la voix sans dieu ni maitre en une sorte de "petite muette", techniquement empêchée de cracher comme il convient sur la "grande". Et c'est ainsi que, auditeurs noctambules patentés, Monsieur Frédéric et moi avons souvent convergé vers le studio Louise Michel pour faire repartir la bête, profitant pour y insérer un peu de Léo Ferré, de François Béranger, de Damien Saez, de Gary Moore, avant d'appuyer sur "LECTURE" et nous effacer dans le matin clairet. C'était souvent ça, les Nuits Noires. Une circonstance, déjà.

Et puis, il y a eu l'Opéra du Pauvre, des visites de Nuit, d'amis, et les rencontres au hasard, Black Night, le refus de l'assis, des brebis débergérisées, quelques pierres à charrier, my funny solitude, un fleuve, des ponts, du krill, l'Etat et ses polices, nos échappées, et ronds de cuir ou de fumée, de la flanelle pour les opaques, des révoltes jusqu'à ne plus crier, des départs et des arrivées, des amis, encore, et l'amour, toujours, de Cahors à Calcutta... Cahin-caha jusqu'en 2007.

Puis un quinquennat de silence.

Fin 2012, Nuit Noire tente un putsch. Nous choisissons un vendredi soir, alors un brin délaissé par la Maison 38, pour faire un retour tonitruant à l'antenne. C'est le 28 décembre, dans la foulée d'un concert de Décamps père et fils au Berry Zèbre, que nous allons agir. "Nous", c'est alors moi, Davou, Greg et Niko du groupe Dubamix. Nous avons naturellement informé Léo 38 de notre initiative, lesquels sont représentés par le canal historique, Papa Laurent, Monsieur Frédéric et Junior Cony. Le passage (en premier) est forcé. Papa Laurent, piqué au vif, n'en finira plus de s'en relever. Et voilà pourquoi ceux qui sont à l'origine de ce putsch savourent encore leur victoire : Léo 38 la night, the only serious choice, n'a plus quitté l'antenne depuis, et c'est deux vendredi par mois, miNuit, sur Radio Libertaire !

Au printemps 2013, les fleurs de la déraison ayant toutes été cueillies, il était temps de venir les déverser en offrande sur la Nuit hertzienne, celle débarrassée des fétiches de ces temps comptés que l'Anarchie emportera. A l'issue d'une discussion avec Papa Laurent, un soir de match parisien, le retour des Nuits Noires est décidé.

- Radio Libertaire, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas ! -

Un lundi soir sur deux, en bas De La Pente jusqu'en haut du terril, comme le voulait déjà la formule. C'est, depuis une petite année, le rythme inédit que nous nous imposons. Nous, c'est Niko (Dubamix), Max (Y a de la fumée dans le poste), moi-même Davou, rejoints tout récemment par Ben et Yoram du Bal Pourri - et Cédric De La Trique pour dénicher quelques douceurs une Nuit d'été, les amis 38 ou De La Pente pour nous pousser dans le dos. Léo en allotropie - réinventée aussitôt. Y a du Saez servi souvent double, Idir et dub tout en précis, la symphonie 427 de Cure, des floraisons Grèce genre Monk-addict, Sun Ra qui se lève sur la Place Rouge, et si enfin le vent se calme, un brin de lavande pourrait chatouiller... La Nuit ! 

Nos portes sont des ondes ouvertes. Il suffit de montrer patte noire. 
Venez.

Et bienvenue à toi, Henri !
Davou pr Nuit Noire

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Prochain rendez-vous : Lundi 2 juin 2014