Dans ces jours, il y a un parfum de vide qui se respire dans chaque instant, un vide qui pourrait se déverser comme une crue incessante. Alors, il reste la Nuit. Elle m'emmène. Il y a des trottoirs communs, et c'est pratique. Il y a les chemins barrés, ne plus y aller. Il y a quelques tangentes qui ne sont encore que peu marquées, ou par un passé un peu passé. Alors je m'y drive, et des camarades aussi. J'en traine quelques unes, ou quelques uns. Parfois, c'est elles, ou eux, qui me rattrapent et qui me battent - je marche vite pourtant. Et nous tentons la Nuit. Nous tentons... Car, de partout, et de toutes les lumières, me revient toujours une ombre, sans cesse. C'est que la Nuit dans la ville, ce n'est pas tout à fait la Nuit. Cette ombre... Elle aussi, je la traine, et elle n'est pas de mes camarades. Qui de nous deux court après l'autre? Dans ces semblants de jours, c'est toujours sur les zincs du morning que les comptes se font.

"Et l'on paie en sortant avec des sortilèges..."