Retour de night

Il y a deux nuits. Celle qui dort, parce que demain, il faut être en forme. Allongée, parce que le jour, elle est assise. Le drap est propre, le réveil est mis, pantalon et chemise impeccablement disposés sur un ceintre, prête à s'effacer lorsque l'heure sonne. D'ailleurs, elle ne dort pas vraiment, ni rêves ni repos dans la nuit de l'ordre. Dans cette nuit, le sommeil est improductif, inutile, nuisible. Nuit cible, l'homme moderne ne dormira plus! Dans cette nuit de l'ordre, allongée, parce qu'on ne dort pas assis.

Et il y a la nuit qui ne dort pas. Parce que le sommeil n'est pas un fait social. Du reste, le fait social s'effrite, s'effrite, s'effrite, très vite, dans les nuits qui n'ont d'ordre ni à recevoir ni à donner.

Le désordre ne se proclame pas, il s'invente, au hasard d'un ami, au hasard d'un endroit, au hasard de ceux qui se rassemblent autour d'une envie, au hasard de celui qui se barre dans son moi, une oreille vers les autres tout de même. Que dramma, la solitudine! Le désordre, c'est souvent une affaire de musiciens, eux qui l'ont fait impro', au bout d'une certaine exigence, l'harmonie. Et la nuit, toujours!

Le jazz doit tout à l'Afrique? Sans doute. Mais il est indéniable qu'il doit tout à la nuit. Et les jazzmen du jour le savent bien. Ils sont un peu comme mutilés, sous le soleil de Mexico ou de Pantin. Mais ils ne renoncent pas, et ils guettent l'instant où la nuit pourrait leur sourire. Tu parles!

Allez viens dans nos nuits!

Salut à toi, Papa Fred-Derrick, un dernier pour la route! Papa Laurent, un dernier pour la route! Junior Cony, un dernier pour la route! Shanti D, un dernier pour la route! Monsieur Francis, un dernier pour la route! Squale, un dernier pour la route! Serign Diagne, un dernier pour la route! Lord Zeljko, un dernier pour la route! Ricardo, un dernier pour la route!

Salut à toi, Radio Libertaire! 25 ans!

Salut à toi, Africa united!